Le Folk Art
n’est pas une technique, encore moins une recette, mais
une attitude artistique fortement teintée de régionalisme.
Il œuvre à la mise en valeur et à la transmission des
traditions populaires et cela dans tous les domaines artistiques
: peinture, sculpture, musique, chanson, théâtre…
Le Folk artiste
puise son inspiration dans le bon peuple de chez nous.
Il essaye de le décrire dans ses joies et ses peines,
ses aspirations et ses craintes, mais surtout dans ses
manifestations collectives et son environnement traditionnel.
L’artiste du
Folk Art est un témoin privilégié qui sent mieux que les
autres battre le cœur de sa région et de ses concitoyens.
C’est un retour aux sources, aux choses simples de la
vie.
Il est fier
de son petit coin de patrie (de sa région natale), de
son village, de son hameau, de son accent, de sa langue
régionale. Il lutte contre l’uniformité de la vie moderne.
Ce sera bien monotone le jour où tous les Belges, tous
les Européens, tous les Terriens seront coulés dans le
même moule !
Il faut modifier
notre genre de vie, en ralentir le rythme, faire moins
de concessions à la mécanique et démythifier la voiture,
cette ogresse, qui est le symbole de notre société actuelle.
Introduire plus de poésie dans la vie, voilà le rôle de
l’artiste.
Nous sommes
arrivés à un tournant. Pendant des siècles, on a vécu
de la même façon. Les outils que l’on retrouve dans les
fouilles des villas romaines sont quasi les mêmes que
ceux utilisés par nos derniers artisans. Nous assistons
à la disparition de tout un monde. L’artiste a un rôle
à jouer. Il faut que ce monde nouveau reste à l’échelle
humaine.
L’homme doit
garder ses racines, savoir d’où il est. Mettre sa région
en valeur, la faire connaître, en rendre ses concitoyens
fiers, mais aussi disponibles pour en prendre la défense,
participer au sauvetage des témoins du passé : voilà un
beau champ d’action pour un artiste.
Aujourd’hui
l’homme est souvent un étranger dans sa ville, même dans
son village. Il faudrait redonner un sens à la vie communautaire.
La non-cohabitation des générations empêche la transmission
de la tradition orale. Il y a un travail urgent à fournir
: recueillir les " fauves " ou récits de veillée, les
chansons populaires, les coutumes…
Maintenant,
qu’on ne se méprenne pas, bien loin de nous de prôner
un retour en arrière, le passéisme ou un régionalisme
exacerbé. Le passé doit seulement constituer un enseignement.
Il faut vivre avec son temps, mais pas comme des moutons
de Panurge. Il faut faire preuve d’esprit critique et
d’un certain non-conformisme. Il ne faut pas tout accepter,
mais au contraire, essayer d’imposer ses vues. Ne laissons
pas aux apprentis sorciers le pouvoir de prendre toutes
les décisions.
Jacques VANDEWATTYNE
peintre du Folk Art
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