Artiste peintre
Formation
Je suis autodidacte. Le dernier cours d’arts plastiques que
j’ai suivi fut celui de mes douze ans, chez les Sœurs Grises.
Ensuite, rien. Sinon, je suis diplômée en photojournalisme
et journalisme écrit et radiophonique du collège Algonquin
d’Ottawa (1988); j’ai un B.A. en études françaises de l’Université
de Montréal (1992) ainsi qu’une scolarité complété à la Maîtrise
en histoire et littérature (17e siècle) – Université de Montréal
(1994). J’ai poursuivi également plusieurs séminaires et formation
en théâtre, histoire de l’art, photographie d’art, cinéma
italien et anthropologie. J'ai publié et travaillé en publication,
photocomposition, publicité, infographie et représentation
pour des compagnies de télécommunications canadiennes telles:
Radio-Canada, Télémédia et MountRoyal Broadcasting. J’administre
depuis 18 ans un atelier d’ébénisterie spécialisé dans la
confection de cuisines et meubles contemporains haut-de-gammes.
J’ai grandi au
milieu des reliures d’arts de mon grand-père, Louis Forest
(Grand relieur de France et relieur en chef de la Bibliothèque
du Parlement du Canada – 1964 à 1973), et des œuvres de ses
amis artistes. Mon père, aujourd’hui décédé, était professeur
de physique à l’école secondaire. Ma mère se consacre désormais
à son art : elle est artiste peintre.
Lorsque j’ai retouché
à l’argile, en 2003, ce n’était pas par plaisir, par simple
curiosité: c’était un devoir que je me devais de faire envers
moi-même. Cette obligation d’assumer ce talent avait toujours
été détournée : photographie, écriture, théâtre, chanson,
me disant «que j’y viendrai bien un jour !» Et les années
ont passé.
En 2000, dans le
cadre des Journées de la culture du Québec, on m’invite à
organiser et à animer, dans le Mile End, des ateliers d’argile
avec le professeur d’arts plastiques de l’école Lambert Closse.
J’animais, je « coachais », mais je ne modelais pas. Trois
ans plus tard, je me décidais enfin.
Mes mains étaient-elles
capables de modeler comme elles l’avaient fait cette première
fois, à douze ans ? Je me rappelais soudain que j’avais tenté,
un an après mes premiers essais, de me procurer de la « glaise
», aux chutes de Luskville, au fond d’un ravin. J’avais rempli
un grand sac et j’eue toute la misère du monde à grimper mon
trésor qui failli, ce jour-là, me coûter la vie. J’ai constaté
ensuite que l’argile était sale, complètement trempée, très
dense. Je ne pouvais rien en faire. Elle a séché dans le garage.
Je suis passée devant le sac pendant au moins un an avant
de m’en débarrasser. Mais je savais que j’y reviendrais.
Après avoir laissé,
cette fois, sécher deux blocs de « glaise » dans le placard
pendant deux ans, j’en achète un troisième, en avril 2003
: « c’est maintenant ou jamais ! » Je le senti dans mes doigts.
J’ai mesuré, par
la suite, la différence effective entre savoir et savoir-faire.
Finalement, ce sont
mes limites avec l’argile grise qui ont rapidement été atteintes.
En février 2006, je me décide enfin à m’inscrire à des ateliers
de cire perdue (de fonderie) avec modèle vivant. Je suis confrontée
à la manipulation d’une matière qui ne glisse pas. Une horreur
! Ça a vite passé. Avec opiniâtreté, j’ai travaillé la cire
chez moi. Dans ma cuisine. Et les possibilités physiques offertes
par le médium se sont imposées. Je devais casser mes réflexes
et me fier à mes mains.
Seul un cours sur
l’élaboration et la manipulation du papier mâché a été suivi
avec Celina Segal, artiste canadienne en arts visuels.