AFRIK-ECO
Oeuvres récentes de Marie-Denise
Douyon
Dévoiler cette création contemporaine d'inspiration africaine,
c'est révéler les multiples facettes de l'évolution de l'art.
Art influencé par des parcours d'exil, de transhumance, de
quête identitaire et de violence politique et sociale. Marie-Denise
Douyon cultive une passion tendre et mystérieuse de son pays
d'origine et de son identité métissée.
Son parcours est marqué par les
pérégrinations d'émigrée entre l'Afrique du Nord, le continent
Nord Américain et les Caraïbes. Son identité haïtienne prend
racine aux sources de sa mémoire ancestrale et son art rend
hommage aux traditions africaines.
Préoccupée par les catastrophes
socio-environnementalistes qui secouent la planète, l'artiste
par le biais de la récupération, aborde des sujets d'actualité
: l'errance de réfugiés climatiques, l'exportation des déchets
dangereux, les effets des émissions dioxyde du carbone Un
corpus d'œuvres créé à partir de matériaux recyclés, pièces
d'ordinateurs, morceaux de féraille, chaînes de bicyclette
interpelle nos consciences.
Marie-Denise puise son inspiration
aux sources de ses racines ancestrales africaines. Alliant
son savoir faire contemporain à sa passion du recyclage, l'artiste
rend hommage au courage et à la noblesse des cultures d'Afrique.
Ses œuvres vibrantes d'émotions et de lumière témoignent de
la richesse d'un patrimoine culturel en voie de disparition
et soulignent la détresse d'un continent fragilisé et exposé
aux diverses problèmes socio-environnementaux.
Flash sur l'artiste peintre
Marie-Denise Douyon
Le nomadisme marque très tôt
le parcours de cette artiste d'origine haïtienne qui dès l'âge
de trois ans quitte Haïti, sa terre natale, en compagnie de
sa famille. En 1964, fuyant le régime duvaliériste de Papa
Doc et de ses tontons macoutes*, ses parents s'exilent vers
l'Afrique du Nord et s'établissent avec leurs trois enfants
à Médéa en Algérie. En 1966, la famille Douyon franchit la
frontière Marocaine et s'installe à Casablanca où ils y resteront
pendant une quinzaine d'annéesAprès le secondaire, elle opte
pour les arts plastiques et poursuit ses études en arts visuels
au Fashion Institute of Technology de New York d'où elle sort
lauréate de sa promotion en 1987.
Au lendemain de la chute de Baby
Doc et du duvaliérisme en 1986, elle rejoint sa mère et sa
sœur établies récemment à Port-au-Prince et découvre une Haïti
bouillonnante d'espoir et en pleine euphorie.
Émigrée à Montréal où elle vit
et travaille depuis 1991, son parcours artistique est marqué
par la migrance et par l'expression d'une identité qui puise
désormais à même les racines de sa patrie d'origine et de
sa terre d'accueil.
*Papa Doc et de ses tontons macoutes
: François Duvalier président d'un régime dictatorial en Haïti
de 1957 à 1971 forme la redoutable police parallèle surnommée
les tontons macoutes. Il s'accapare définitivement du pouvoir
en juin 1964 en se faisant proclamer " président à vie " et
nomme son fils Jean-Claude comme successeur avant de mourir
en 1971.